myActivHub : un SaaS documentaire qui a misé sur le serverless pour réussir

myActivHub est né d’une ambition forte : bâtir une plateforme SaaS documentaire 100 % serverless, capable de traiter des flux complexes (liasses fiscales, dossiers notariaux, factures), sans jamais gérer un serveur. Ses fondateurs, José Castellon et Benoît Charon, se sont lancés sur AWS sans expérience préalable, à l’aide de Lambdas et d’API Gateways.

Le démonstrateur a tenu ses promesses et les premiers clients ont suivi. Mais au moment de passer à l’échelle, la réalité s’est imposée : sans une architecture fiable et solide, difficile d’accompagner la croissance de leur SaaS. Récit d’une mission DevOps, FinOps et Node.js confiée à DoNow pour transformer un prototype prometteur en plateforme industrialisée.

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Avant de plonger dans l’architecture, il faut revenir au point de départ.
José Castellon et Benoît Charon connaissaient bien le monde de l’édition et du document, un univers fragmenté où chaque solution excelle dans un domaine précis, mais aucune ne couvre l’ensemble de la chaîne. « On a voulu simplifier ça, en créant un hub qui permet à une société de se connecter à une dizaine ou une quinzaine de solutions du marché qu’on a nous-mêmes sourcées, et dont on connaît les capacités : ce qu’elles font bien, ce qu’elles font moins bien, là où elles excellent », explique José Castellon. 

Leur ambition, un hub multi-solutions capable d’orchestrer plusieurs technologies, des moteurs de règles et de l’intelligence artificielle pour traiter l’intégralité des processus documentaires. 

Pour tenir cette promesse, il fallait une infrastructure agile, élastique et alignée sur le modèle économique de la plateforme : le paiement à l’usage. Un pré-requis qui les a naturellement conduits vers le serverless sur AWS.

Qu’est-ce que le serverless ?

Le serverless « propose des technologies qui permettent d’exécuter le code, de gérer les données et d’intégrer les applications, le tout sans avoir à gérer les serveurs. » C’est ainsi que le définit AWS. Concrètement, tout est confié au Cloud provider (AWS, Azure, Scaleway…). Lorsqu’un événement survient, une fonction s’exécute, traite la requête, puis libère aussitôt les ressources.

C’est ce qui a séduit les fondateurs de myActivHub. Après avoir comparé plusieurs acteurs du marché, c’est AWS qui leur a semblé plus accessible : une console intuitive, des services clés (Lambda, API Gateway, DynamoDB, S3) faciles à activer, et une tarification adaptée à leur modèle économique.

Dans le cas de myActivHub, où les volumes documentaires peuvent subitement augmenter puis ralentir, ce modèle collait parfaitement. La plateforme pouvait absorber les pics sans infrastructure dormante, et facturer au réel plutôt que supporter des coûts fixes.

« On a commencé de zéro, sans jamais avoir eu de formation AWS », se souvient José Castellon. Au départ, tout se faisait dans la console, à la main. Les premiers résultats ont validé l’idée, mais très vite, les limites se sont imposées :

• Pas de sauvegardes fiables.
• Pas de repository Git.
• Pas de mécanisme de déploiement.
  

Autant de freins qui réduisaient les perspectives d’évolution, compliquaient la collaboration entre plusieurs développeurs et, sans attention portée au FinOps, pouvaient vite peser lourd sur la facture.

« C’était la configuration sur AWS, surtout comment construire et gérer leurs Lambdas, et quels outils utiliser pour industrialiser ces Lambdas. L’objectif était de les rendre plus rapides à déployer et plus simples à gérer. Avant, tout était fait manuellement, ce qui leur faisait perdre beaucoup de temps sur des petites tâches ou des ajustements. Il n’y avait pas de process clair, donc ils voulaient savoir comment améliorer ça », explique Tanguy Charon.

À l’origine, l’équipe cherchait surtout des spécialistes AWS du serverless capables de transmettre les bonnes pratiques. « On avait besoin de gens qui avaient déjà travaillé sur AWS et connaissaient le serverless. Et comme je disais, ce n’est pas très répandu », souligne José Castellon.

Mais en creusant, le problème n’était pas seulement un manque de compétences serverless. Il fallait surtout un socle DevOps solide pour rendre la plateforme industrialisable, scalable et prête à soutenir la croissance.

Après ce constat, la mission a pris une tournure claire. Il fallait d’abord remettre de l’ordre avant de pouvoir accélérer. La première phase a donc consisté à stabiliser l’architecture côté DevOps : mise en place des sauvegardes, ajout d’un repository Git, introduction de mécanismes de déploiement et séparation des environnements. Ces fondations étaient essentielles pour la croissance de la plateforme.

Une fois ce socle installé, la voie s’est ouverte à la suite.
Deux développeurs Node.js ont alors rejoint le projet pour développer de nouvelles fonctionnalités sur la plateforme, et maintenir le socle DevOps.
« En facilitant le process, on a augmenté le besoin de la société en termes de fonctionnalités, pour répondre aux enjeux de croissance des dirigeants. Ils se sont dit : “On a besoin de développeurs supplémentaires.” Avant que le process soit optimisé, rajouter des devs, c’était compliqué : ils se marchaient dessus », précise Tanguy Charon.

Cette mission, conduite en deux temps, a permis à myActivHub de franchir un cap. Le passage d’un prototype artisanal à une architecture industrialisée a donné à la plateforme la stabilité nécessaire pour absorber sa croissance. Aujourd’hui, myActivHub traite jusqu’à 2 millions de liasses fiscales par an. Un exemple, parmi d’autres, de sa capacité de traitement.

Mais le résultat ne s’arrête pas là. Les standards et bonnes pratiques apportés par les prestataires ont permis à José Castellon et à son équipe d’acquérir non seulement de solides compétences AWS, mais aussi une véritable culture FinOps. Un aspect essentiel pour garder la maîtrise des coûts Cloud, surtout dans une logique serverless.

Méfait accompli.